La pratique de rituels qui incluaient des sacrifices humains est l’un des éléments communs que l’on trouve dans toutes les cultures mésoaméricaines et à toutes les époques. Il convient, néanmoins, de traiter ces sujets non sous un angle sensationnaliste, mais d’essayer de comprendre le contexte historique et culturel. On peut noter d’ailleurs que des rituels similaires ont été pratiqués un peu partout dans le monde, depuis l’Europe jusqu’en Asie.
Présentation des rituels d'offrandes et de sacrifices humains pour comprendre votre voyage au Mexique.
Les offrandes en Mésoamérique
Les sacrifices humains s’inscrivent dans la pratique plus générale de l’offrande en Mésoamérique. Cette pratique est universelle et vise toujours à s’attirer les faveurs du ou des Dieux. Encore de nos jours, nombreux sont ceux qui vont allumer un cierge à l’église devant la statue de tel ou tel saint avant de passer un examen ou de subir une opération chirurgicale.
[Une image contenant autel, photo, nombreux Description générée automatiquement] En Mésoamérique, les fouilles sur les sites archéologiques ont fourni quantité de preuves de ces offrandes. Les offrandes étaient réalisées dans la vie quotidienne mais aussi à des moments particuliers : en cas de sécheresse, au moment de l’inauguration d’un temple, à l’accession sur le trône d’un nouveau souverain, à la mort d’une personne, a fortiori s’il s’agissait d’un souverain. On offrait aux Dieux des objets « de valeur », notamment des objets en silex, en obsidienne ou en céramique, des plumes d’oiseaux, des coquillages ou encore des peaux d’animaux sauvages. On pouvait aussi sacrifier des animaux, voire des êtres humains.
Cette pratique a perduré sur dans le Mexique actuel avec la tradition des « ofrendas » le jour de la Fête des Morts. Dans les cimetières, les places des villes et dans les maisons, on monte de petits autels en l’honneur des défunts sur lesquels on dispose, outre de l’eau, du sel, des bougies, des fleurs de zempaxuchitl et des friandises, les mets que le défunt appréciait particulièrement.
Les sacrifices humains
On dispose de témoignages de conquistadores espagnols qui décrivent des scènes de sacrifices humains pratiqués aussi bien par les aztèques que par les mayas. Les fouilles archéologiques ont largement confirmé cette pratique puisqu’on a retrouvé beaucoup de squelettes de personnes présentant des signes de sacrifices (mains attachées, os entaillés etc…). Ce rituel est également fréquemment représenté sur des stèles ou des fresques.
Il y avait essentiellement deux techniques de sacrifice :
- La décapitation (le sacrifié est agenouillé et à l’aide d’un couteau en silex ou en obsidienne, on tranche la tête au niveau du cou)
- La cardiectomie (on couche le sacrifié le dos contre une pierre à sacrifice et à l’aide d’un couteau de silex ou d’obsidienne, on pratique une incision et le cœur palpitant est extrait de la cage thoracique).
Le corps du sacrifié était également fréquemment jeté depuis le haut d’une pyramide pour le démembrer.
Quelle signification avaient ces sacrifices humains ?
Lors de votre voyage au Mexique, vous devez savoir que les sacrifices humains n’étaient pas réalisés par cruauté mais s’inscrivaient dans une manière de voir le monde. Les mésoaméricains avaient une conception duale des choses : le jour/la nuit, les pluies/la sécheresse, la vie/la mort, etc… Il ne peut y avoir de mort sans vie mais c’est aussi la mort qui permet la vie. Le sang versé permet aux Dieux d’entretenir ces cycles., il permet la fertilisation des sols indispensable à la vie.
Ceci est très bien illustré par les 6 bas-reliefs identiques qui décorent le talus du Grand Terrain de Jeu de Balle de Chichen Itza (Yucatan). Ils représentent une scène de décapitation suivant une partie de jeu de balle. Au centre, la balle est ornée d’un crane. Le vainqueur à gauche tient dans sa main la tête tranchée du vaincu. Ce dernier, à droite, a un genou à terre et de son cou jaillit six serpents et une longue plante chargée de fruits et de fleurs en signe de fertilité.